Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
102 poèmes d'amour
27 novembre 2011

66

66 La Fête

La nuit a été longue et brillante.
Les feux ont été allumé peu avant la venue de la nuit.
Le grand troupeau paissait autour du camp. Parfois des courses folles l'animaient en son sein ou sur sa périphérie, les bêtes aussi profitaient des retrouvailles.

Le clan-des-sources-chaudes aux habits turquoises, noirs et blanc, lança les premiers chants. Ses jeunes filles et femmes sautillant pour faire tinter les ornement d'argent cousus à leurs pantalons. Chantant elles rejetaient leurs têtes en arrière, découvrant les tatouages rituels de leur cous.
Alors les longs bucens de cuivre retentirent sur les terrasses sur pilotis des chaumières et les grands tambours battirent la cadence très rapide.
L'ensemble des clans entonna le grand chant de la race, enfants, adultes, vieillards hurlèrent les paroles sacrées. Les cornemuses shüvir saluèrent la fin du chant et le début de la nuit.

Il y eut ensuite les chants de louange de chaque clan, en poésie shamanique accompagnés par les gimbardes bandurelis.
Le silence régna une bonne minute puis, tel un volcan éclata le chant de réjouissance joué et chanté par les clans : cormenuses  shüvir, haut-bois shenaïs à pavillon métallique, cymbales, flutes limbi, bucens, tambour boubian.
Des jeunes chiens hurlèrent, des chevaux hennirent et des galops précipités éclatèrent le troupeau jusqu'alors plutôt compact et tranquille.. À la fin du chant rires et hourras fusaient en tout sens.

Les hommes du clan-de-la-falaise attendirent le calme et entonnèrent leur chant des hommes : chant court, puissant, allègre et joyeux célébrant l'amour du pays, de la femme, les torrent dévalant les pentes, le galop du cheval, le vol des aigles, le soleil qui réchauffe toutes choses et la pluie bienvenue. Je hurlais avec eux.
Les jeunes enfants mâles du clan coupèrent à l'épée les longs rubans blancs emmêlés à mes tresses et qui me retenaient au grand mât du clan.
J'ai sauté par dessus les lances que les hommes croisèrent devant moi et m'avançant,  j'ai hurlé mon chant personnel en direction de ton clan à m'en brûler la gorge, la vue brouillée de larmes, traversé par les sons improvisés, gutturaux ou mélodiques qui me résumaient. Je t'apercevais Menelwe, tresses mélées des mêmes rubans blancs que retenaient les filles vierges de ta parenté.
Mon chant a cessé ausi net qu'il avait commencé, transfiguré j'ai reculé vers les miens.

Les femmes du clan-de-la-terre-plate s'avancèrent et entonnèrent leur chant court rendant hommage à leur terres, leurs rivières, leurs profondes forêts giboyeuses, à la douceur des fourrures, au vol des autours, aux flancs chauds des chevaux et à la rencontre amoureuse. Ton chant se joignit au leur de toutes tes forces..
Les filles tranchèrent tes rubans. Tu as sauté par dessus les épées et les sabres des femmes et tu as déclamé ton chant personnel ,hurlant et sautillant, traversée par les sons qui te présentaient. Ton chant terminé tu reculas parmi les tiennes.

À tour de rôle, des anciens ou anciennes se détachaient des groupes et psalmodiaient un chant mélancolique et majestueux propre à leur clan, chant diphonique accompagné à la gimbarde et  ou au santour évoquant les pays des clans.

Les hommes et les femmes nous emmenèrent séparemment boire et manger autour de leur feux. Puis danser au son des luths canzy à la caisse d'acajou recouverte de peau de serpent, des byzncÿ aux archets de cheveux humains, des cymbalettes et tambours, sur des airs gais, entêtants, aux rythmes endiablés ou lents, accompagnés de chants joyeux.
Puis hommes et femmes nous laissèrent aller.



Publicité
Publicité
Commentaires
102 poèmes d'amour
Publicité
Archives
Publicité