27 novembre 2011
102
102 noir
J'ai couru d'une traite, au loin, en une profonde forêt,
dans des halliers obscurs baignés de lueurs verdâtres.
J'ai frotté mon nez contre de rugueuses fourrures,
entre des pattes velues, énormes et griffues j'ai déchiqueté
je ne sais quelle pauvre dépouille sanguinolente et chaude.
Maculé de graisse et de sang caillé je me suis endormi
blotti, lové contre un rocher de ventre gargouillant.
Midi m'a vu sale, poisseux, puant la bête fauve
laper au ruisseau une eau limpide et glacée,
le regard encore parfois traversé d'éclairs fiévreux.
Le soir j'émiettais de la brioche aux tourterelles du jardin.
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